Alternante chez My Pie en Mayenne, Zoé Clouet suit le Master Qualité et Sécurité Sanitaire des Productions Alimentaires (ISFFEL x Cnam Bretagne). Entre mise en route d’un nouveau site industriel, construction d’outils qualité et montée en compétences, elle revient sur son parcours et sur les apports du Master.
Peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours ?
Je m’appelle Zoé Clouet, j’ai 21 ans, et je suis en alternance chez My Pie, à Gorron en Mayenne. L’entreprise fabrique des produits de snacking destinés à être vendus dans des meubles chauds. J’ai commencé en laboratoire agroalimentaire, lors de mon alternance de deuxième année de BTS. Ensuite, j’ai poursuivi en Licence Professionnelle Sécurité des Aliments à l’ISFFEL, sur le site de La Roche-sur-Yon. Aujourd’hui, je suis en Master sur le site du Cnam à Saint-Brieuc. L’agroalimentaire m’a toujours attiré : c’est un secteur qui évolue beaucoup, dans lequel il y aura toujours du travail. Et ça me plaît de travailler dans un domaine comme celui-ci.
Pourquoi avoir choisi ce Master ?
Après la Licence, le Master était une suite logique pour viser des postes avec davantage de responsabilités. J’avais regardé d’autres Masters, notamment en QSE, mais je voulais vraiment rester centrée sur la qualité en production, sur le terrain. Ce Master correspondait exactement à ce que je cherchais.
Qu’est-ce qui t’a poussée à continuer avec l’ISFFEL ?
Dès mon entrée en Licence, j’avais regardé si l’école proposait un Master. Je ne savais pas encore que celui-ci allait ouvrir, mais j’étais déjà intéressée par la possibilité de poursuivre. Quand j’ai su qu’un Master, en partenariat avec le Cnam et orienté qualité et sécurité sanitaire, ouvrait, ça a tout de suite fait sens pour moi.
Quelles sont tes missions aujourd’hui chez My Pie ?
J’ai trois missions principales en ce début d’année, toutes liées à la qualification des process : qualification des fours de cuisson ; qualification des détecteurs de métaux ; mesures de température en sortie de surgélateur. My Pie vient d’ouvrir un nouveau site, et les lignes se montent les unes après les autres. Mes missions sont en lien direct avec ces mises en route : accompagner les équipes terrain pour les contrôles, réaliser des prises de température, passer les témoins sur les détecteurs de métaux, observer les pratiques lors des démarrages de ligne, identifier ce qui peut être amélioré et rester attentive aux besoins des équipes pour garantir la sécurité.
En plus, j’ai aussi deux projets importants : la construction de A à Z du plan de surveillance microbiologique de l’environnement (répertorier les points de prélèvement, définir leur criticité, déterminer les fréquences, choisir les germes recherchés et les moyens de prélèvement) et la participation à l’amélioration de l’HACCP, en intégrant progressivement tous les nouveaux process au fur et à mesure de la mise en place des lignes. J’ai donc un ensemble de missions où beaucoup de choses sont à construire, et je m’appuie beaucoup sur les cours pour mettre en place ce qui doit l’être en qualité. À chaque retour de l’école, il y a littéralement une nouveauté. C’est très stimulant professionnellement.
Comment vis-tu le rythme d’alternance ?
Le rythme 3 semaines en entreprise / 2 semaines en formation fonctionne très bien. Ça fait une vraie coupure, et on revient en entreprise avec de nouvelles connaissances qui servent immédiatement.
Est-ce que tu arrives à faire le lien entre les cours et tes missions ?
Oui, complètement. L’an dernier, j’étais dans une entreprise où le système qualité était déjà en place. Cette année, sur un site qui se construit, j’ai besoin des cours pour mettre en place tout ce qui doit l’être. Le cours sur la qualification des process, par exemple, nous a permis de beaucoup échanger sur nos situations en entreprise. Ça m’a aidée à mieux comprendre ce que je devais faire dans mes missions.
Et l’accompagnement pédagogique, comment le perçois-tu ?
Comme c’est une ouverture de formation, on est vraiment bien suivis. On fait des points à la fin de chaque période pour dire ce qui va, ce qui ne va pas, nos attentes… Et on est écoutés. Ça se ressent.
Avec plusieurs années d’alternance, quels progrès observes-tu chez toi ?
L’autonomie, clairement. En BTS, j’étais très accompagnée. Aujourd’hui, on me confie mes missions et c’est à moi de m’organiser, de gérer les priorités, de résoudre les problèmes. Je peux poser des questions si je bloque, mais on attend que je sois capable de fonctionner seule.
Le passage BTS → Licence → Master : une différence marquante ?
Le passage au BTS en alternance avait déjà été un cap. Pour le Master, il est encore un peu tôt pour juger complètement, mais si on travaille et qu’on est motivé, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. On verra avec les premiers partiels.
Tu as déjà une idée pour ton mémoire ?
Oui, même si ce n’est pas encore arrêté. Le sujet de mémoire est commun à toute la promo : analyser le plan HACCP de notre entreprise et faire des préconisations. On doit aussi réaliser un poster sur deux dangers majeurs identifiés dans nos entreprises. Les deux travaux sont liés. L’entreprise mettra à disposition les données nécessaires, mais l’analyse se fera de manière autonome.
Comment se passe la dynamique de groupe ?
Très bien. On est une vingtaine, avec des profils variés, et on s’entend bien. La journée d’intégration nous a beaucoup rapprochés. Il y a des personnes issues de Licences Pro en sécurité sanitaire des aliments, des personnes en reconversion, des profils venant de diététique… Une remise à niveau en début d’année nous a permis de nous mettre tous au même niveau.
Quel message aimerais-tu transmettre aux futurs candidats ?
Si on est rigoureux, motivé et qu’on a envie d’apprendre, il ne faut pas hésiter à choisir ce Master.
Où te vois-tu après le Master ?
À terme, j’aimerais devenir responsable qualité, car l’aspect management me plaît beaucoup. Mais je pense d’abord passer par un poste d’ingénieur qualité, pour gagner encore en expérience. Je veux rester dans l’agroalimentaire : selon les entreprises, les produits et les process changent, donc on apprend toujours. Et avec mes différentes expériences, je pense que je m’orienterai plutôt vers un grand groupe.